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Vertus et Péchés Partie I

Photo du rédacteur: stephp78photographstephp78photograph

Voici en exclusivité les deux premières photos de "Vertus et Péchés" présentées lors de l'exposition des vois off à Arles de juillet à septembre 2021. Une exposition présentée exclusivement dans la galerie de La place des photographes, 1 bis rue Réattu à Arles. Les deux photos présentées aujourd'hui sont Espérance et l'Orgueil. Les photos sont présentées exactement dans le même ordre que l'exposition...


Vertus et Péchés est une exposition qui pose avant tout le regard d'une femme sur la femme, mais aussi de façon très ironique, sur son rôle dans la société que lui a donné la religion chrétienne. C'est pourquoi les vertus sont incarnées par des modèles dénudées. Les péchés quant à eux, sont représentés par des paysages normands. Vertus et péchés se répondent, vous trouverez une fenêtre dans chaque photo incarnant les vertus pour vous transporter sur le péché qui lui fait écho. C'est le fil rouge de mon exposition.


Tout commence au IVème siècle, l'Empire se convertit alors à l'Eglise alors qu'il l'a longtemps persécutée. Dans cette crainte du recul de la foi, certains et certaines fuient dans le désert, en Egypte. C'est alors qu'Evagre Le Pontique compose un traité de vie pour combattre les pensées et les désirs qui le tenaillent. Saint Thomas d'Aquin, au XIIIème siècle, quant à lui, réduit les péchés capitaux au nombre de sept, ceux-là même qui sont encore en vigueur aujourd'hui, mis à jour dans le catéchisme pour la dernière fois en 1997. Vertus et péchés se répondent. Si le péché est un vice, la vertu est quant à elle une force morale qui porte l'individu vers le bien. La vertu est sous tendue par une force soit Divine, soit de volonté personnelle qui lui permet de surpasser les obstacles dans le seul but d'accomplir son devoir. La personne vertueuse ne dévie jamais de son chemin, son seul but est de poursuivre son idéal de vie. D'où mon choix du sujet féminin pour représenter les vertus, tant volonté, obstination et courage qualifient parfaitement la femme qui est totalement dévouée au bien être de son foyer, son mari et ses enfants, sans que personne ne puisse jamais la dévier de son chemin..

Etant de formation psychanalyste - Psychothérapeute, ayant avant cela fait un cursus de lettres modernes à la Sorbonne, je ne pouvais dissocier la religion de la psychologie. La Bible étant pour moi, le premier code civil... L'orgueil, l'avarice, la paresse, l'envie, la luxure, la colère et la gourmandise, sept péchés capitaux ainsi nommés par l'Eglise. Mais ne sont-ils pas des termes détournés qui annoncent névroses et psychoses, signes de maladies mentales ?

Le "psy" (Psychiatre, psychologue, psychanalyste, psychothérapeute) a coutume de les requalifier avec son propre vocabulaire mais surtout sans jugement moral. Le plus gros de son intervention consiste à décrypter ce qui se cache derrière ces termes, que chacun aujourd'hui comprend grâce à l'héritage de nos croyances. Son rôle est donc d'afficher au grand jour la souffrance psychique qui se cache derrière chacun de ces vices par la prise de conscience. Ainsi, les péchés capitaux qui servent de qualificatifs à certaines de nos conduites permettent l'interrogation sur ce qui est dissimulé. La similitude la plus flagrante entre pathologies mentales et péchés capitaux est dans la dissimulation de la conviction d'une responsabilité du malade dans sa pathologie. Activant ainsi un fort sentiment de culpabilité voire de honte parfois aggravant. Qu'on les nomme vices, péchés ou pathologies, ce ne sont au final ni plus ni moins qu'une modification de l'âme qui provient du corps. Tous porteurs du poids de la culpabilité et de la faute qui qualifie un comportement dont la pathologie mentale peut et doit aussi rendre compte. Que le péché soit tout à fait avouable ou totalement inavouable, seule l'Eglise n'en fait plus cas ou si peu... La religion a longtemps servi a pointer du doigt "les coupables" dans le but de faire naître un sentiment de culpabilité, de honte, pour mettre à l'isolement la "personnalité marginale". La vérité aujourd'hui est que l'on peut informer sur certains troubles psychiques autour des péchés capitaux.



Espérance


Espérance est la photo de l'affiche, la modèle est Rose, mais surtout elle est la première photo de l'exposition.. Il ne faut pas confondre l'espérance avec la qualité humaine qu'est l'espoir. L'espoir est une attitude humaine, qui part de l'homme et qui lui retourne, tandis que l'espérance est une vertu qui trouve sa source en Dieu et Lui revient : la foi est donnée par Dieu et est croyance en Lui, l'espérance est la certitude en Dieu de la vie éternelle. En ce sens, l'espérance qui est une vertu théologale n'est pas une vertu morale, aux sens latin du terme : elle n'est pas une attitude que l'homme peut apprendre à pratiquer ni une morale que l'on peut inculquer, elle est une grâce donnée par Dieu. Toutefois, cette grâce finit par s'exprimer dans une attitude humaine : simplement, elle ne s'y réduit pas.


Avant toute chose, le modèle de l'espérance est le patriarche Abraham : son exemple nous permet de comprendre à quel point l'espérance est indissociable de la foi, à quel point elle s'appuie sur la foi. La foi d'Abraham, soit son adhésion au plan divin du Salut (quand bien même ce plan lui échappe autant qu'à nous), adhésion qui va jusqu'à l'acceptation du sacrifice de son fils, le rend capable d'ajouter foi à ce que Dieu lui dit, d'avoir la certitude du Salut des hommes, autrement dit d'ajouter à la foi l'espérance. L'objet de notre espérance est la Résurrection et la vie éternelle, l'attente des biens eschatologiques (et pas du tout l'espoir d'une amélioration de la vie en ce monde). L'espérance suppose donc la foi : concrètement, ceci signifie que l'on ne peut être justifié, rendu juste, par sa seule espérance, mais que seule la foi justifie. Pour le dire autrement : qui a la foi a l'espérance, sinon c'est qu'il n'a pas la foi. La boucle est bouclée...


Ceci dit, d'une certaine façon, l'espérance s'oppose à la foi tout comme ce qu'on a s'oppose à ce qu'on aura. Comment accorder ce constat à l'idée que l'espérance ne peut être sans la foi ? L'espérance, n'est pas seulement l'attente de quelque chose à venir. D'une certaine façon, nous avons déjà ce que nous espérons : celui qui a la certitude de la vie éternelle, qui n'en doute pas, (qui s'en remet à Dieu), possède déjà l'éternité. Mais je peux bien espérer pour moi-même, avoir la certitude intime de la vie éternelle, mais puis-je espérer pour les autres ? Oui, car l'espérance est partagée et il n'est pas question de limiter son espérance à son propre individu de rien du tout.


Pour une analyse de l'image, la flamme est le symbole de l'espérance, le lustre géant largement autant mis en valeur que la modèle est une représentation métaphorique d'une ancre (l'ancre de bateau plonge dans la mer pour s'échouer au sol, et bien ce lustre tombe du plafond pour se suspendre..., je laisse vos méninges travailler...), L'ancre représente la fermeté dans la tempête. L'espérance c'est noire fondamentalement en la vie, croire surtout que vivre n'est pas une "arnaque". J'ai donc volontairement demandé à ma modèle, la jolie Rose, de regarder vers la droite. Tout simplement parce qu'en psychologie, lorsque vous posez une question à quelqu'un et que cette personne vous répond en regardant vers la droite, on a coutume de dire que cette personne est en train d'imaginer son récit, en d'autres termes elle ment... En psychologie, la droite est aussi le symbole de l'avenir. Alors je vous le demande, que pensez-vous de l'espérance ?



Orgueil


Photo prise à Luc-sur-Mer, au mois de décembre, en Normandie (évidemment). L'orgueil est une passion hautaine, un sentiment de supériorité exacerbé, une affirmation étincelante de soi et de ses capacités. C'est une grandeur certaine, mais sans égards et sans gratitude. L'orgueilleux a conscience de sa valeur, de sa mission, tandis qu'un vaniteux ou un prétentieux se révèlent vite superficiels et creux. L'orgueilleux ne plie pas et ne s'avoue jamais défait. Il brise les chaînes et repousse les obstacles. Telle est sa belle prestance, à juste titre nommée superbe. Une stature qui fait les chefs, les conquérants et les despotes, les grands artistes et penseurs, mais aussi les guides spirituels. L'orgueilleux dédaigne toute faiblesse et croit pouvoir se passer des autres, puis outrepasser Dieu. On l'imagine volontiers solitaire, farouche, ou bien dirigeant ses troupes pour aller de l'avant. Il aime le pouvoir, il aime, comme Faust, le savoir par quoi l'on brille et l'on soumet le monde. La haute idée qu'il a de lui, de son destin, le pousse au défi, à la transgression, au verbe impérieux et cassant. Il ne veut pas tant dominer les autres que ne pas dépendre d'eux, et il les traite avec indifférence voire mépris. Bientôt il se croit autosuffisant. Et il finit par se prendre pour Dieu, oubliant sa condition terrestre, limitée et mortelle, sa nature imparfaite et faillible. Se rebellant, il dresse sa propre statue à la face du Créateur.

Pour la doctrine chrétienne, l'orgueil est un péché capital parce qu'il pousse l'homme à ne pas se souvenir de la Source divine et même à la renier, à s'en couper. En ce sens, Maurice Zundel interprète finement le « péché originel » comme oubli de l'Origine. Pour combattre ou maîtriser l'orgueil, l'humilité. C'est pourquoi il me paraît important de faire une distinction entre l'orgueil, qui est violent, destructeur, et fait barrage à l'amour, et la fierté spirituelle indispensable au cheminement de l'amour de l'autre. La fierté est une noblesse intérieure éprise de perfection. C'est avoir conscience de sa filiation céleste et s'en rendre digne.


Reste cependant à ne pas tomber dans l'excès. À ne pas devenir accro à soi-même. Car comme les drogues, l'orgueil pourrait avoir des effets néfastes sur notre cerveau. À terme, trop de fierté peut nous fragiliser. En anglais, il existe un concept pour qualifier cette sorte d'orgueil démesuré. On l'appelle hubris. Car l'acquisition d’un pouvoir semble déclencher des réactions hormonales : une hausse de la testostérone avec pour conséquence une hausse de l'afflux de dopamine, un précurseur de l'adrénaline. Et si à des doses raisonnables, la dopamine booste notre cerveau, en quantité trop importante, elle mène à l'addiction. De quoi expliquer peut-être les changements de personnalité que l'on peut parfois observer. Un excès de confiance en soi mettrait en place une mécanique mentale qui nous empêcherait de nous évaluer à notre juste valeur. D'autant que notre entourage peut trouver quelque chose de rassurant à l'expression de cette confiance et ainsi, nous pousser encore un peu plus à l'orgueil.


Au regard de toutes ces considérations, la question de maintenir l'orgueil dans la liste des péchés capitaux semble pouvoir légitimement se poser. D'un point de vue scientifique, l'orgueil semble résulter de notre évolution. Et il s'avère être un sentiment plutôt positif. Tant qu'il n'est pas poussé à l'extrême. Car n'oublions pas l'histoire tragique de Narcisse. D'une incroyable beauté, le jeune homme traite les autres avec indifférence et mépris. Un jour, alors qu'il se désaltère dans un étang, il découvre le reflet de son visage. Pris de passion pour son image, il en oublie de manger et de boire... Jusqu'à en mourir.


Pour une analyse de l'image, vous comprendrez que la passerelle qui possède une place centrale dans l'image est la représentation métaphorique de Narcisse. Son reflet présent, justifie ce titre, une mouette bien petite traîne dans l'image, mais aussi un ciel bien assombrit... Petite confession, j'adore cette photo !



Comme vous le savez j'ai un beau projet d'exposition au mois de mai. Oui mais voilà, il faut le financer ! C'est pourquoi je vous propose la vente des photos de l'exposition Vertus et Péchés, qui a été exposée en exclusivité à La Place des photographes de juillet à septembre 2021. Les photos de cette exposition sont donc vendues mais à un seul exemplaire, et ne seront donc pas tirées à nouveau. Elles seront vendues avec leur certificat d'authenticité. Une remise en mains propres est possible si vous êtes en Ile de France, ou si vous êtes aux alentours d'Arles début mai. Chaque photo vendue servira au financement de l'exposition Sexe Isthme. Vous trouverez les précisions dans la boutique dans la catégorie Vertus et Péchés. Merci par avance pour votre contribution et le temps que vous consacrez à la lecture de mes posts !



 
 
 

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