Pour ceux et celles qui voudraient découvrir les photos de l'exposition Sexe Isthme, vous pouvez les parcourir juste en dessous... Pour les textes il vous faudra vous offrir le livre en vente dans ma boutique... Vous pouvez acquérir ces photos au format Gleam art uniquement, les grands formats n'étant plus disponibles...
Je voulais surtout vous parler d'une chose à travers ce post, c'est de l'après exposition... Je ressens ici le besoin viscéral de vous exposer mon ressenti. Vous m'avez trouvé absente depuis quelques semaines, je dirais même depuis un mois ? Voici la raison. Tout d'abord, commençons par le commencement, qu'est-ce qu'un projet photographique ? C'est bien plus que quelques photos mises en valeur et exposées.
Avant, je faisais des photos opportunistes au gré de mes pèlerinages quelque part en France. Ensuite, je me suis mise à shooter des modèles et là j'ai commencé à organiser des shootings. Deux démarches très différentes en soi. Toutefois l'exposition "Vertus et péchés", a été construite de cette manière. C'est ce que j'appelle une exposition opportuniste : j'ai choisi un thème après avoir fait plein de photos pour piocher celles qui me semblaient le mieux coller au sujet... Première expérience.
Aujourd'hui, tout est différent ! Pour le projet Sexe Isthme, j'ai réfléchi au sujet avant de commencer à faire mes photos. J'ai fait un énorme travail de recherches, pour ceux qui me connaissent vous savez que c'est une partie essentielle non négociable pour moi. Une partie que j'adore ! Un reste de travail de fac probablement. Ensuite, j'ai choisi mes lieux de shootings en fonction de mon sujet, mes modèles aussi, les tenues, puis, pour aller plus loin, je suis arrivée sur chaque shooting avec une idée bien spécifique des photos que je voulais. Je me suis mise à faire une sorte de story board pour construire les photos pour le projet de mon exposition. Arriver avec l'image en tête avant de la faire. Puis, vient une autre partie essentielle pour moi, celle de l'écriture... Finalisation et régale ! Cerise sur le gâteau : le vernissage, joie immense et plaisir intense !
Je vous ai parlé de l'avant, mais dans la finalité, je voulais surtout vous parler de l'après... Donc j'y viens. Faut comprendre qu'un projet photographique ce sont des mois et des mois de travail quasi quotidien en réalité, car il n'y a pas une minute durant laquelle vous n'y pensez pas, en tout cas pour ma part. Ce sont des nuits à chercher des lieux qui correspondent à votre besoin, des heures à réfléchir à la tenue, si si même le dénudé se réfléchit, je vous assure ! Mais surtout, un temps infini à la réflexion de la construction de votre image. Arrive le jour du shooting, vous avez votre photo en tête, vous expliquez le projet de l'image à votre modèle, la scène se met en place et vous tournez autour jusqu'à obtention de L'IMAGE qui construira votre exposition, votre grand projet final... Ensuite place à la retouche, autre partie créative. Je ne trafique plus mes photos comme j'ai pu le faire dans le passé, aujourd'hui, cela aussi a changé, j'essaie de faire en sorte que ma prise de vue soit la plus parfaite possible pour mon projet. Pour finir, c'est jamais parfait quand même, donc un peu de travail malgré tout et ainsi de suite jusqu'à réalisation totale du projet. Il faut bien avoir en tête que ce travail dure pendant des mois, cela va vous faire sourire mais c'est épuisant et surtout c'est un stress. Alors OUI nous sommes volontaires nous photographes pour ce stress, c'est notre adrénaline, cela nous tient, pire, cela nous fait avancer ! Dans le temps, il ne faut pas négliger que vous vous êtes épuisé à "vendre votre projet" à qui voudra bien l'exposer... Bref, cela est une autre histoire ! Donc, vous voilà, projet sur la clé USB, vous allez chez le tireur ou le labo photo, et c'est terminé, il n'y a plus de machine arrière possible... Les dés sont jetés. Vient le temps de la scénographie, de l'accrochage... Et vous voilà enfin, ou presque à l'arrivée ! Vous exposez ? Ne négligez pas la communication, surtout pas. Faites le job, ça prend encore un temps fou mais c'est vital. Maintenant, votre présence est nécessaire sur l'exposition sinon à quoi bon ? Allez à la rencontre de votre public et expliquez les finalités de votre projet... Préparez-vous un speech, une histoire pour accrocher les gens, et seulement là vous aurez le retour de visiteurs plus ou moins neutres vous concernant. Il faut parfois mettre sa susceptibilité de côté, gros défaut de ma part mais je m'améliore au fil des expositions, aujourd'hui cela aussi a changé. J'arrive à m'en foutre si je ne plais pas à quelqu'un ou a accepter la critique. Non parce que soyons sérieux, nous, en tant qu'artistes photographes, on est tous d'accord que tout ce que nous faisons relève du génie... Ba pas du tout en fait ! Que nenni ! Dans ce bas monde on ne peut pas plaire à tout le monde, ne soyez pas fâché, c'est bon signe ! Mais surtout ce n'est pas grave finalement !
Je m'éternise là je le sais... Donc, vous exposez, puis vient le graal, la récompense, le jour du vernissage, jour tant attendu ! Attention, c'est une expérience extrêmement grisante, l'euphorie vous empare, l'adrénaline monte, que dis-je elle est en vous, mieux elle vous porte à bout de bras. Les gens passent par dizaine, vous leur expliquez votre travail, on s'intéresse à vous, ce que vous faites et qui vous êtes ! C'est vraiment grisant. Les compliments fusent... Et puis la foule se fait de plus en plus petite, les gens disparaissent un à un au fur et à mesure que les heures passent, vous buvez quelques verres pour fêter ça... Vous allez vous coucher, vous êtes épuisé. Le lendemain, vous êtes le maître du monde, torse gonflé vous marchez jusqu'à la galerie, dans votre tête tout le monde vous regarde, vous êtes fier. Mais déjà, les visiteurs se font plus rares. Vous rentrez chez vous, l'expo reste accroché un mois, peut-être deux... De temps en temps vous recevez des messages de personnes bienveillantes venues voir votre exposition, cela vous ragaillardi. Enfin vient le jour où l'expo est décrochée, le temps du bilan est venu : l'appréciation des visiteurs, les ventes... Puis, plus rien, vous n'existez plus, chacun est passé à autre chose. Le néant. Le public vous a oublié, le galeriste est sur son prochain projet à exposer, et vous n'avez plus de bébé en route... Là, maintenant, tout de suite, à cet instant précis, c'est le vide ancestral. Et bien, c'est exactement ce que j'ai ressenti pour ma dernière exposition. Pour construire un grand projet il me faut environ une année, je crois que je le vis comme un accouchement... C'est pourquoi je pense que je fais une espèce de mini dépression après chaque expo... De tout je passe à ne plus rien avoir, (pas de projet, pas de shooting, pas de persepctive, pas de but photographique quoi...), à part le vide. Pas de projet égal pas d'envie : une saturation... LA PEUR ! Peur de la suite. C'était tellement bon. Aurais-je la chance de revivre cela, suis-je à la hauteur pour construire un nouveau projet ? Est-ce que je ne suis pas rien finalement ? Bien entendu que si je ne suis rien ! En revanche je ne fais pas rien... Bref, tout cela pour vous dire qu'après chaque grand projet photographique, je suis comme vidée, amorphe et vient toujours une petite période où je me cache presque dans un petit trou de souris parce que je suis épuisée. Epuisée de ne plus être en activité intense... C'est ce qui s'est produit après mon exposition du mois de mai, d'où ma discrétion et mes absences. Je me suis ressourcée.
Et aujourd'hui tout est différent ! Le moment est venu de se remettre en selle... J'ai trois ou quatre projets en tête et je suis en train de réorganiser mes shootings... Je suis déjà sur un certain travail de recherches... Plusieurs pistes mais, vous découvrirez tout cela le moment venu !
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