
Il y a des modèles qui te mettent en difficulté et vont jusqu'à te dégoûter des shootings... Et il y a celles qui te rendent l'envie. L'envie de te dépasser, de te surpasser, l'envie de faire plaisir mais qui te font plaisir aussi. Cinq longs mois sans shooter une seule modèle ! Avec en ligne de mire malgré tout, les projets : "Femmes à en perdre la tête" ou encore de "L'aube au crépuscule". Quoi faire en attendant, se concentrer sur les projets paysages comme "Vertiges d'une folie humaine" ou encore "Ecopsychologie". Se plonger dans l'écriture à corps perdu.
Une série en cours en perdition : "Le Don de Soi", quel dommage. La volonté est là, le projet est planté dans ma tête, la galerie ou les projets d'expositions ont été contactés, mais le Nikon D500 reste rangé dans sa sacoche. Tétanisée par le déclic. La peur de la page blanche en quelque sorte. La peur de décevoir, la peur d'être déçue... Et si finalement tous mes projets n'étaient que de la merde... Cinq mois de doutes et de remises en questions... Cinq mois incapable de shooter une modèle.
La volonté commence peu à peu à refaire surface, les rendez-vous sont pris... Je me prépare, je cherche les lieux, et je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Des évènements extérieurs viennent s'ajouter à tout cela et tout devient impossible. Alors je repousse... Je déçois, encore, en annulant le shooting avec les modèles. Car oui, certaines aiment travailler avec moi, je le sais, elles me le disent et ça me fait du bien de le lire. Oui mais voilà, une dernière expérience m'a complètement vidée... Vidée de tout.
Je parle d'arrêter les modèles. Je trouve du soutien. On me dit que cela serait une erreur. Je me fais violence. Je reprends un rendez-vous pour un shooting avec Ella. Je trouve un lieu sans vraiment trop chercher. Je survole la préparation du shooting. Je bâcle la sélection des inspirations et des tenues. La belle arrive, on y va, on s'y remet, je traîne des pieds. Et puis c'est parti, premier clic. C'est mauvais. Les premières photos sont très mauvaises. Je n'y arrive pas. Gérer la lumière, le cadrage, c'est trop dur, peut-être que je ne suis pas faite pour ça. Je m'agace en mon fort intérieur.
On change de tenue, on change de pièce, on change de photo. Je m'applique, je me concentre. Allez quoi je ne suis pas si mauvaise quand même... Je donne mes instructions. La modèle, exceptionnelle comprend et sait ce que je veux, elle me le donne, elle est parfaite comment ne pas lui rendre ce qu'elle me donne généreusement ! Je ne peux pas... Je ne dois pas faillir ! Je regarde l'écran de mon appareil, j'esquisse un sourire, je reshoote... La magie opère ! Que c'est bon de retrouver le goût et l'envie... Au final, c'est une séance superbe, avec quelques erreurs de ma part parce que pas mal d'automatismes de perdus, du mal à me concentrer, une lumière naturelle quasi inexistante, mais les photos deviennent meilleures de shoot en shoot. Ça revient vite. Je suis heureuse. Je retrouve le goût et l'envie. J'ai hâte de faire mon prochain shooting...
Merci à cette superbe modèle Ella...
Je déclare la reprise des shootings modèles officiellement ouverte ! Punaise, que c'est bon de shooter !
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