La liberté n'existe pas. Nos plus belles initiatives ne sont que réponse au désir ou à la volonté d'autrui.
Connaissez-vous la dernière favorite du roi Louis XV? Il s'agit de la comtesse Du Barry, Jeanne Bécu de naissance. Son métier ? Professionnelle du plaisir. Elle était si belle qu'on la surnommait "Lange" dans sa jeunesse. Bien avant de se retrouver à Versailles, un rapport de police mentionne la concernant : "Tous nos agréables de haute volée s'empressent autour d'elle." Quand la Révolution arrive, La Comtesse Du Barry a 50 ans. Elle est désormais riche, encore belle mais représente pour le pouvoir d'alors la dégénérescence des moeurs de l'Ancien Régime, elle est le symbole de la corruption et du libertinage aristocratique, elle représente la faiblesse des rois, voilà ce qu'on ne lui pardonnera pas en tant que femme...
On va donc la chercher dans son petit château de Louveciennes où elle a été exilée par Louis XVI, en décembre 1793 elle comparait devant le Tribunal révolutionnaire. Fouquier - Tinville demande sa condamnation à mort, la guillotine... La voilà donc traînée à l'échafaud. Sur la charrette elle gémit, se débat, crie, bref elle se comporte en hystérique et qui peut la juger pour cela ? Elle se terre dans la terreur pour fondre en larmes et dévoiler toute sa faiblesse. Elle n'a pas la dignité de Marie-Antoinette, ni de Charlotte Corday, serait-ce la preuve qu'une existence consacrée à la volupté des sens n'est pas la meilleure préparation à la mort ?
Les seuls talents de La Comtesse Du Barry était de jouir et de faire jouir. Elle a aimé sans compter, parfums, rubans, froufrous, diamants, mais également regards d'hommes, avec tout ce qui leurs appartient. Mais au moment d'être renversée sur l'échafaud pour sentir le couperet de la guillotine sur sa nuque, elle s'écrie en supplication du plus profond de son être : "Encore un petit moment, monsieur le Bourreau." Cette phrase retentit depuis lors comme une des dernières phrases célèbres que la Révolution a inspirés aux victimes de la Révolution. En réalité sa phrase a tout de bouleversant... Elle rappelle qu'à côté de tous les principes universels, de l'utopie des abstractions politiques, sonne un critère d'évaluation de sa propre existence, subjectif évidemment, mais surtout fanatique à sa manière, qui ne prend en compte que le plaisir que l'on peut prendre : le souffle de la liberté. Elle a joué pour sa liberté toute sa vie, elle n'est enclin d'aucun sens du sacrifice, se privant par un trop plein d'amour envers sa liberté d'une certaine grandeur dans sa mort. Même si la vieillesse diminue la possibilité des plaisirs et des promenades, sa vie lui plaisait suffisamment pour qu'elle continue ainsi, et ne pas prêter la main au Bourreau.
Voilà le prochain sujet de mon prochain projet.... Beaucoup de prochain ! Les femmes guillotinées en France. La Comtesse Du Barry ne fera en revanche pas partie de la liste... Il me tarde d'entamer ce projet avec Isabelle Loubat, Jessica, Ella, Sophie, peut-être même Rose... La photo qui sert d'illustration à ce texte est une photo avec la modèle Ella. Merci à elle. A très vite donc pour ce nouveau projet et très vite des nouvelles du Don de Soi...
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