Comment se fait-il que l'humain cherche à ce point à maîtriser son environnement au point de le détruire ? La source de ce comportement est en nous, dans nos émotions cachées mais dans notre peur surtout. Peur de cette nature qui nous échappe et semble pouvoir nous mettre en péril. Pour rappel, par définition, la nature est "ce qui existe en dehors de toute action de la part de l'Homme." C'est ce qui marche, parfois mieux d'ailleurs, sans nous, ce qui fonctionne sans l'intervention de la main humaine, ce qui ne dépend pas de notre volonté, ce qui se soustrait à notre intention... Partout où l'Homme n'est pas, tout n'est que nature, et elle est belle.
La nature sert d'écran blanc sur lequel nous projetons, sans nous en rendre compte, nos craintes les plus archaïques. Elle est le lieu privilégié de nos transferts inconscients, et par conséquent se présente à nos yeux comme l'espace à combattre, à dominer ou, au contraire, à... idéaliser. L'Homme occidental qui n'a eu de cesse de dominer la planète, a peur du sauvage qui réside en lui, des forces instinctives qui pourraient le déborder et des émotions qui pourraient le déstabiliser. C'est d'abord avec sa propre nature qu'il mène la lutte. Le désir de maîtrise sous l'effet de peur irrationnelles, s'exerce autant vis-à-vis de l'extérieur que de l'intérieur.
Donner un espace pour accueillir ce qui surgit du fond de soi, comme on laisse exister une friche, un torrent impétueux, une fourmilière, un nid de guêpes..., car l'acceptation des émotions difficiles et l'accueil des peurs profondes sont le début assuré de la transmutation.
Ecopsychologie n'aura de cesse de nous rappeler que nous sommes dans la nature mais qu'elle est aussi notre oeuvre. Elle est historique car nous ne cessons de la transformer non seulement à l'extérieur de nous mais aussi en nous. A chaque période de l'évolution humaine, nous constituons ainsi un nouvel "état de nature" qu'il nous faut penser. Malheureusement, avec les temps modernes, nous nous sommes préoccupés uniquement de nous-mêmes, au point de ne plus penser à la nature. Et voilà maintenant qu'elle se rappelle à nous ! ...
Le mouvement écologiste ne développe pas une vision passéiste, comme certains pourraient le laisser croire. Bien au contraire ! Il est l'expression de la modernité poussée à son extrême... J'en appelle pour preuve ce champ de Marguerites... Je veux dire, d'éoliennes... Ecopsychologie, j'y viens.
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